Roman de l'avent

Le repaire de glace – Chapitre #18

Chapitre 18 – Bienvenue au paradis

Givre tire sur la laisse et me précède dans le café. J’arrive la dernière et me hâte à m’installer au comptoir après avoir salué d’un signe de main Hélène et Léo occupés en salle.

Franck sort de la cuisine.

— Salut jeune fille, alors on te donne deux jours de congé et tu traînes les pieds pour arriver ?

Je consulte le bas de mon écran qui affiche neuf heure douze.

— Pas du tout, je le rassure. Je suis contente de vous revoir. Pardon pour le retard.

Franck balaye ma remarque de la main.

— Bah, je t’ai déjà dit que peu importe l’heure à laquelle tu arrives. Tant que tu es là pour les activités.

Il prend un cutter dans la boîte à côté de la caisse et retourne dans la cuisine.

J’ouvre un site de recherche pour préparer une liste de morceaux spéciale Hiver Bleu. Je sors de ma sacoche un post-it sur lequel j’avais pris en notes quelques chansons qui me sont passées par la tête pendant le week-end.

Deux bras m’entourent. Je lève la tête. Léo m’embrasse sur la tempe, sur la joue, puis se baisse pour atteindre ma bouche.

— Salut. Ca fait longtemps, murmure-t-il.

— Oui.

Je lui souris et passe mes mains autour de sa taille pour le serrer contre moi. Je sens l’odeur de son parfum sur sa chemise.

— Je t’emmène déjeuner dehors ce midi ?

— Ah oui ?

— J’ai pensé à un endroit qui va te plaire, affirme-t-il avec une pointe de mystère.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Je te laisse la surprise, me dit-il à l’oreille en repartant vers la salle sans me quitter des yeux.

Je me retourne vers l’ordinateur. Je me demande si j’intègre la chanson de la Reine des Neiges dans ma sélection. Je sais qu’elle ne fait pas l’unanimité d’avoir été trop entendue, pourtant, je ne m’en lasse pas.

Niels sort de la cuisine, tasse à la main. Il la place sous le robinet de la machine à café.

— Salut Livia, dit-il.

— Salut, je souris.

— Tu vas bien, me demande-t-il concerné.

— Oui, je réponds.

Me revient en mémoire la fermeture, vendredi soir, lorsque je suis partie avec Victor.

— Oui, ça va, je répète pour lui formuler entre les lignes que j’ai réglé la situation.

Il hoche la tête.

— Tu veux un café ?

— Oui, merci.

Je sélectionne le morceau de la Reine des Neiges.

Je lance une chanson que je ne connais pas pour écouter ce que ça donne. Un son planant s’envole de mon ordinateur, le rythme m’accroche et je me plonge dans le bruit des vagues. Viens, je t’emmène dans mon paradis bleu, là, il y a du soleil brillant pour deux.

La machine à café vrombit, je lève les yeux de ma recherche et croise le regard de Niels. Il m’adresse un sourire en coin et dépose une tasse devant moi.

— Merci.

— De rien, dit-il sur le ton de l’évidence avant de se diriger vers la cuisine.

J’écoute le morceau jusqu’à la fin.

… mon idylle, bienvenue au paradis.

Je laisse les douces pulsations de la chanson habiter mes tempes encore un moment, savoure une gorgée de café puis continue mes recherches.

Mon ventre gargouille. Je vérifie mentalement que tout est prêt pour l’atelier de Jenny en terminant de mettre en page quelques images de décorations en tissus pour inspirer les participants.

Hélène emballe les sandwichs du jour dans du papier et les dépose dans la vitrine.

Je sens une main se poser sur mon épaule.

— Tu es prête ? me demande Léo, radieux.

Je me lève vivement, je suis affamée.

Léo me conduit à un petit restaurant qui fait l’angle d’une rue à quelques pas du Repaire. Je découvre la vitrine, émerveillée.

— C’est génial, je m’exclame. On dirait un restaurant de poupées.

— Je savais que ça te plairait, dit-il en ajustant son col.

Il ouvre la porte et me laisse passer devant.

— Après toi.

Une jeune femme nous place à une table ornée d’un minuscule bouquet de fleurs séchées dans un tout petit vase. Les cartes et les serviettes sont de petite taille. Je contemple les murs roses poudrés décorés d’une multitude de cadres.

— C’est vraiment adorable, dis-je à Léo.

— Ils ont ouvert la semaine dernière, j’ai tout de suite pensé à toi.

Léo me tend une carte. Je l’ouvre et la consulte avec appétit.

— Ne me dis-pas que tu commences par la page des desserts ! s’exclame-t-il en levant un œil.

Prise en flagrant délit, je rétorque.

— Ils ont des cheescakes !

— Liv’, tu es incorrigible.

— Je fais de gros efforts, pourtant. Je me retiens de commander un menu dessert, dessert et dessert. Tu pourrais m’encourager.

— Je vois, plaisante-t-il, je retire ce que j’ai dit alors.

Il tente de me prendre la main mais je joue à la repousser sur le bord de la table et finis par l’attraper.

— Tu te plais au Repaire ? me demande-t-il en me regardant dans les yeux.

— Oui, beaucoup. On forme une bonne équipe tous ensemble et les clients sont adorables. J’ai beaucoup de chance d’avoir trouvé cette opportunité.

Je remercie le serveur qui nous apporte les boissons et demande à Léo.

— Pourquoi ça s’appelle le Repaire ?

— Oh, dit-il, c’est lié au fait que les tempêtes de neiges n’étaient pas rares dans la région. Le bâtiment est ancien et servait de refuge à un certain nombre d’habitants, et d’animaux.

Il reprend l’air sérieux.

— Tu vas rester avec nous alors ?

— Oui, bien sûr.

J’hésite à lui demander pourquoi. Je préfère profiter du moment et lui tend mon verre pour trinquer avec lui.

— Et toi, tu te plais ?

— Bien sûr, et depuis que tu es là, ça me plait de plus en plus.

Il parle lentement et entrelace ses doigts avec les miens.

Les fourmillements remontent le long de mon poignet. Je retire ma main pour attraper les corn dog que le serveur nous tend.

— Bon appétit, je m’exclame avant de me jeter sur le mien.

Je croque un morceau.

— C’est trop bon.

Léo rit.

— Tu n’es pas obligée de le manger avec le nez.

Il me tend sa serviette et je m’essuie le visage.

— Tu ne regrettes pas de ne plus avoir à tout gérer ?

— Hein ?

— Le café. C’est plus simple de t’occuper seulement des évènements.

Je réfléchis.

— C’est ce que je me suis dit au début.

Léo fronce les sourcils.

— Mais je me rends compte que j’avais besoin de me reposer et de reprendre confiance. Je pense que j’aurai envie de réessayer un jour ou l’autre. En fait, ce que je voudrais le plus …

— En même temps, coupe-t-il, c’est tellement risqué d’avoir une affaire comme ça qu’il faut que tu prennes le temps d’y réfléchir. Ca ne se fait pas comme ça. Il y a les démarches administratives, les personnes à recruter …

Je me sens crispée. Il cherche ses mot, je profite de la brèche pour rétablir les choses.

— Léo, je te remercie, mais je sais ce qu’implique de gérer un établissement, précisément étant donné que je l’ai déjà fait.

Je remarque qu’il se rembrunit. Il croque un morceau de son corn dog.

— Comment tu en es venu à travailler au Repaire ? je lui demande prudemment.

— Un coup de chance, répond-t-il. C’est un ami qui m’a présenté Franck il y a tout juste un an. J’étais prof de surf, du coup, je faisais les saisons. Franck avait besoin de quelqu’un au Repaire à partir du mois d’octobre. On a pris un café ensemble, on s’est tout de suite entendu.

— Oui, j’ai remarqué que vous vous appréciez, lui dis-je en souriant.

— Il m’a soutenu pour que je tente ma chance avec toi, m’avoue-t-il de but en blanc.

— Ah ?

Je lève un sourcil.

— De toute façon, il l’avait vu venir. Avant ton arrivée, il m’avait dit « Tu verras, Livia est super, je suis sûr que vous allez bien vous entendre. » Et c’est vrai, quand tu as passé la porte la première fois, je t’ai vue avancer avec ton sourire là, comme tu fais tout le temps. Je t’ai trouvée magnifique.

Un frisson me parcours la nuque et je détourne le regard. Je déchiquète des petits bout de ma serviette en papier et les éparpille sur la table. Le serveur débarrasse nos plats.

Léo perçoit mon malaise. Il me tend la carte une nouvelle fois.

— C’est ton moment préféré.

Je lui souris en ouvrant la carte et retrouve la page des desserts.

— Tu vas prendre quoi ? je lui demande.

— Je ne sais pas, dit-il en parcourant la page de haut en bas. Et toi ?

— Un cheescake à la framboise.

— Bien sûr.

Au retour du serveur, Léo commande deux cheescakes framboise.

Je suis des yeux le serveur qui retourne d’où il est venu. Près de la caisse se trouve un cageot en bois remplit d’une dizaine de livres.

— Regarde, je fais remarquer à Léo, ce sont des livres à prendre. On doit pouvoir aussi en déposer.

Nos cheescakes arrivent disposés dans une adorable vaisselle en porcelaine ornée de fleurs colorées.

— Merci beaucoup, dis-je en saisissant délicatement mon assiette.

— Ce serait une bonne idée de faire ça au Repaire, me dit Léo à propos du cageot de livres.

Songeuse, j’imagine comment prolonger l’ambiance hivernale au Repaire.

— Clairement. On pourrait aménager un petit coin bibliothèque avec une sélection de livres à feuilleter ou à emprunter.

Il hoche la tête. Je prends une bouchée du gâteau et valide d’un hochement de tête.

— Niels pourrait faire des cheescakes ! j’ajoute. C’est super réconfortant.

— Hmm, marmonne Léo.

— Tu sais que pour le marché de Noël, il a trouvé des petits vermicelles en flocons de neige à disposer sur les sapins en chocolat, ça va être vraiment trop mignon. Je ne savais même pas que ça existait.

— Qu’est-ce qu’on ferait sans lui, lâche-t-il, sarcastique.

Mal à l’aise, je me recule sur ma chaise et tripote nerveusement la manche de mon pull. Un silence malaisant prend place entre nous.

— Léo, dis-je, tu es toujours comme ça ?

— Comment ça ? répond-t-il en fronçant les sourcils.

Je me mords la lèvre, et hausse les épaules sans savoir quoi répondre.

— On ne peut pas dire que ce soit très sympa.

Léo se tend et contracte la mâchoire. Il repose son verre qui claque sur la table. Nous attendons un moment sans oser nous regarder.

— Attends moi là, dit-il en se levant.

Lorsqu’il revient, je le vois ranger son portefeuille dans la poche de son jean. Il me fait signe de le suivre.

— Merci beaucoup, dis-je à Léo. On aurait pu partager.

— J’ai dit que je t’emmenais, ça voulait dire que je t’invite, annonce-t-il sans appel.

Je perçois qu’il s’applique à adoucir le ton. Il me tend son bras.

— Allons-y.

Je le suis dans la rue. Il marche à grandes enjambées. Je lui attrape la main.

— Attends-moi, dis-je en arrivant à son niveau.

Il s’arrête brusquement de marcher. Il me tire vers lui et me prends dans ses bras. Il s’adosse contre le mur en m’attirant délicatement.

Il cligne plusieurs fois des paupières, je tente un peu essoufflée de calmer mon cœur qui tambourine dans un fracas assourdissant.

Léo m’a parlé mais je n’ai pas entendu.

— Quoi ?

— Je dis que tu es belle.

— Merci … je bredouille, prise de court par l’intensité avec laquelle il me regarde.

Il me serre plus fort et m’embrasse longuement. Je lui rend son baiser, sentant son souffle chaud sur mes lèvres.

— Tu comptes pour moi, murmure-t-il avant de déposer un baiser dans mon cou.

Il passe ses bras sous mon manteau et remonte le long de mon dos.

Je me redresse, pose mes mains sur ses avant-bras. Il maintient la pression pour me rapprocher de lui.

Mon estomac de retourne et j’ai la chair de poule. Je me raidis, saisit ses poignets et recule d’un pas.

— Je crois qu’il faut qu’on retourne au café.

Je dépose ma main dans celle de Léo, qui marche à côté de moi, silencieux.

Devant le Repaire, je tire la poignée de la porte. Léo interrompt mon geste.

— Liv’, me dit-il en hésitant à poursuivre. J’ai vraiment envie de passer du temps avec toi. Qu’est-ce que tu dirais de se retrouver un de ces soirs, chez toi ou chez moi, rien que tous les deux ?

— Oui, d’accord, bonne idée.

Je lui souris, et l’embrasse tendrement sur la joue.

J’entre dans le café, laisse Givre se réjouir de mon arrivée et rejoins Jenny à la table d’atelier.

— Livia, s’exclame-t-elle, je suis contente de te voir.

— Moi aussi, Jenny ! J’ai hâte que tu nous montres tout ce que tu sais faire.

Jenny range ses pelotes dans un panier en osier.

— Merci beaucoup Livia de m’avoir accueillie. Vous avez une clientèle adorable, j’ai hâte de revenir pour le marché de Noël la semaine prochaine.

— Moi aussi, j’ai hâte de te retrouver Jenny. L’atelier était passionnant. Tu les as tous conquis.

Jenny lève les yeux vers Léo, perché en haut d’un escabeau qui tente de suspendre une étoile en crochet.

— Vous êtes sûrs que vous n’avez pas besoin d’aide pour installer la décoration ?

Je pose ma main sur son bras.

— Non, c’est gentil. Il nous reste encore deux heures et la fréquentation va être plus calme. On aura le temps de terminer avant la fermeture.

Nous nous saluons et je rejoins Léo en bas de l’escabeau sur lequel il est toujours perché.

— Etoile des neiges, je clame.

— Pays merveilleux, répond-t-il.

— A part ça, tu as besoin d’aide ? Je lui demande en riant.

Il tend ses bras pour nouer les deux extrémités de fil.

— Tu fais plus d’un mètre soixante quinze ? lance-t-il amusé.

— Non.

— Alors je suis le mieux placé pour cette mission.

Il vérifie que la suspension est bien accrochée et descend les marches.

— Même si, pour toi, je pensais plutôt les décrocher, ces étoiles.

Je pouffe.

— Léo … dis-je en contenant un rire. Vraiment ?

Ses yeux parcourent mon visage comme s’il allait me dévorer d’une seule bouchée.

Je secoue la tête.

— Arrête de faire ça, dis-je.

— Ça te déplaît ? demande-t-il en attrapant ma main et la portant à sa bouche.

Il me demande pas ce que ça signifie.

Les papillons recommencent à batifoler au creux de mon estomac, j’ai du mal à digérer mon cheescake.

— Ça me gène, je murmure en regardant autour de nous.

Il hausse les épaules.

— Tout le monde est sympa ici et ils sont habitués à nous voir ensemble.

Je pense à rétorquer que ce n’est pas le problème, mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Je dégage doucement ma main et prends une autre étoile que je tends à Léo.

Lorsque la décoration est terminée, je retrouve mon fauteuil et Givre s’empresse de sauter sur mes genoux, la queue frétillante. Je passe mes doigts dans son pelage, il pose doucement sa tête sur ma cuisse et ne tarde pas à fermer les paupières.

— On va bientôt rentrer, lui dis-je, en parcourant mes notes.

Niels passe à côté du fauteuil et se dirige vers le bureau. J’entends des tiroirs s’ouvrir, puis se fermer, des objets qui roulent, des breloques métalliques qui semblent s’entrechoquer. Il ressort et un sourire semble étirer le coin de ses lèvres.

— Ca prend forme, me dit-il.

— Oui.

Nous regardons autour de nous, contemplant l’étendue de la décoration.

— Tu chantes moins ces jours-ci, remarque-t-il.

Je cligne des yeux, surprise.

— Ah oui ?

Il hoche la tête.

— Je ne sais pas, dis-je retenant un sourire inattendu qui me gagne et qu’il finit par me rendre.

Je regarde ailleurs et pense au rendez-vous avec Victor et à la sélection au festival que je voudrais vraiment gagner, d’autant plus contre lui.

Givre émet un ronflement de bienheureux. Mes yeux recroisent ceux de Niels, amusé.

— Il y en a un qui, lui, semble très serein, en ce moment.

— Oui, et tu y es en partie pour quelque chose. Il adore ta recette !

Je porte un ongle à ma bouche, je ne voudrais pas lui mettre la pression.

— C’est vraiment gentil en tout cas. Tu n’es pas obligé de lui en faire tous les jours.

Niels me fixe un instant.

— Je sais.

Givre s’étire en vibrant sur mes genoux.

— Lorsque je gèrerai un nouveau café, je ferai de lui la mascotte officielle. Il fidélisera une clientèle plus vite et plus importante que l’histoire de la restauration ne l’a jamais connu.

— C’est certain, dit-il.

Il observe Givre un moment puis reprend la parole, je ne sais pas s’il remarque ou s’il me demande :

— Alors tu te sens de nouveau prête à relever le défi.

Je me revois lui parler de ce rêve il y a seulement quelques jours et tire les manches de mon pull pour me pelotonner.

— Peut-être.

Il baisse la tête comme pour me signifier C’est tout ?

— Comment puis-je savoir si c’est vraiment ce que je veux ? je lui dis, décontenancée.

Dans ses pensées, il revêt soudain un air amusé. J’insiste du regard pour qu’il partage avec moi.

— On ne peut pas toujours avoir ce qu’on veut, lance-t-il. Mais si tu essayes, parfois, il se peut que tu y arrives. Et alors tu obtiens ce dont tu as besoin.

Il parle d’une traite de sa voix magnétique, cette fois, il a rythmé ses propos et j’ai la drôle d’impression que ça me dit quelque chose.

L’air me revient, toute la chanson d’un coup.

— Hé, mais c’est You Can’t Always Get What You Want. Des Stones.

Alors, je comprends.

— C’est la chanson dont tu voulais parler, je murmure comme si je venais de révéler un secret.

Niels baisse la tête mais me regarde du coin de l’œil.

J’ouvre de grands yeux ronds.

— Mais, il ne parle pas de drogue dans cette chanson ? C’est donc ça, ta philosophie d’auteur, bravo ! dis-je en en rajoutant.

Niels éclate de rire. Il attrape le coussin sur le fauteuil qui me fait face et fait semblant de me l’envoyer.

Le fou rire me gagne.

Niels m’adresse un signe de tête, il doit retourner travailler, je le suis du regard.

Le sourire sur mon visage reste jusqu’à ce qu’il disparaisse dans la cuisine. J’apprécie comme il est simple et fluide de parler avec Niels.

C’est comme si un pan de nous se parlait avec les mots et un autre pan, par la pensée. Ce n’est pas la première fois que nous nous comprenons si facilement. Cela semble même tout à fait évident.

Une décharge me saisit et mon corps absorbe une secousse brutale. Le rouge me monte immédiatement aux joues. C’est ce qu’avait dit Victor lorsque l’on s’était vus, que c’était évident.

Le cheminement de ma pensée m’éclaire en même temps qu’il me fait froid dans le dos. Victor n’a jamais rencontré Léo, ce n’était pas de lui dont il voulait parler. En fait, il parlait de Niels.

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