Roman de l'avent

Le repaire de glace – Chapitre #13

Chapitre 13 – Les papillons

J’arrive au Repaire, Givre trottinant derrière moi, truffe au vent. Tout le monde est rassemblé autour du comptoir.

— Ah, la voilà, s’exclame Franck.

Toutes les paires d’yeux se tournent vers moi.

Je détache la laisse de Givre et les rejoins.

— Que se passe-t-il ? je demande en m’accoudant au comptoir.

— Tout va bien, rassure-toi, dit-Léo sur un ton protecteur. Tu peux au moins enlever ton manteau.

Je tire sur mes manches et accroche mon manteau.

Lorsque je m’assois au comptoir une grande tasse de café m’attend.

— Merci, dis-je sans savoir à qui.

— Livia, commence Franck, un client vient d’appeler. Il devait faire un karaoké ce soir dans un bar du coin pour son anniversaire. Le bar dans lequel il a réservé est victime d’un dégât des eaux et ne peut plus accueillir. Ils sont une cinquantaine. Le client est venu au karaoké samedi soir, il me demande si notre équipe accepte de proposer la même formule, pour une soirée privée.

— Ce soir … je répète.

Tous confirment.

— Vous allez le faire ?

— Si tu es partante, personne ici n’y voit d’inconvénient, répond Franck. Tu fais la moitié de soirée karaoké, et tu finis par une piste de danse. Si tu travailles ce soir, évidemment tu prends ton après-midi. Et chacun aura un pourboire.

Je réfléchis, je ne vois pas d’inconvénient. Je regarde au fond de ma tasse comme si je pouvais y trouver une réponse.

— Oui, c’est d’accord pour moi.

— Parfait, dit Franck. Alors, il ne faut pas perdre de temps. On est mardi. Heureusement, on ne devrait pas avoir une grosse clientèle en journée. Hélène, quand tu auras terminé d’installer avec Léo, tu pourras rentrer. Léo assurera le service seul ce matin et toi cet après-midi. Niels je te confie la préparation du déjeuner. Je vais faire des courses dès que j’ai rappelé le client pour lui confirmer. Je vais prendre de quoi compléter le menu de ce soir, on fera menu unique. Tu pourras prendre ton après-midi et revenir à 17h pour m’aider à préparer. Rendez-vous à 18h00 ici pour les autres.

Léo et moi nous regardons, c’est nous, les autres. Il a l’air de bonne humeur, cela me donner envie de passer du temps avec lui.

Le coup de feu lancé, je propose à Léo de lui apporter mon aide pour dresser les tables. Léo sort des sets de table et les cartes.

— Alors, me demande-t-il en posant un set et un menu sur une première table, ta sortie d’hier a-t-elle porté ses fruits ?

— Oui, plutôt. J’ai trouvé une libraire qui va nous apporter une sélection de livres et une artiste qui fait du cyanotype.

— Du ?

— Du cyanotype, je répète et j’explique au mieux à Léo en utilisant les mots qu’Alizée a employés la veille.

— D’accord, répond-t-il.

Je m’occupe d’une table en disposant les éléments comme le fait Léo.

— On va être en décembre, je m’exclame, ça y est !

Il rit doucement et me demande :

— Pourquoi as-tu tellement hâte d’être en décembre ?

— Je ne sais pas, c’est tellement festif. Décembre est toujours un mois plein de surprises. J’ai hâte de proposer aux clients tous les évènements !

— Et si on leur faisait une autre surprise ?

— Comme quoi, je lui demande en ajustant un set sur une table.

— On pourrait faire un calendrier de l’avent.

— Oui, ce serait drôle !

Je trouve l’idée de Léo vraiment géniale. Je réfléchis à ce que l’on pourrait mettre dans un calendrier de l’avant pour les clients. Givre vient frotter sa truffe contre mon jean, je me baisse pour le caresser.

— Je pense, dis-je, que l’on pourrait y mettre des poèmes.

Léo me sourit, attendant la suite.

— On pourrait imprimer des extraits de poèmes en plusieurs exemplaires et les glisser dans la case de chaque journée où le Repaire est ouvert. Les clients qui voudront pourront ouvrir la case et prendre leur poème. Je pourrai aussi réaliser des vidéos sur les réseaux où je pourrais les lire.

Léo dépose le dernier menu sur une table puis s’approche de moi, très près. Il pose une main sur mon épaule, ou peut-être qu’il me caresse très subtilement les cheveux.

— Je savais que tu trouverais une idée géniale.

Je souris. Mes tempes palpitent lorsque je prends conscience du contact de ses doigts sur la peau nue de mon cou. Il me regarde avec intensité.

— Je vais ranger les sets, dis-je.

Je tente de calmer le fourmillement dans mes épaules. Hélène vient de terminer de remplir la vitrine avec les viennoiseries. Elle passe la bandoulière de son sac à main.

— A tout à l’heure, dit-elle en nous adressant à Léo et à moi, un signe de la main.

J’attrape mes affaires et m’installe dans un fauteuil dos à la salle, dans le coin le plus reculé du café. Je me plonge dans mes notes.

Le jardin me fait face. Je retrouve mon calme en observant un instant deux oiseaux par la fenêtre. Givre me retrouve, joyeux. Il saute sur mes genoux et se blottit sous mon gilet.

J’avais emporté tous les livres achetés à la librairie ainsi que mon recueil de poèmes tâché, que je n’ai pas terminé. Je les sors de mon sac, ravie d’avoir choisi d’encombrer ma sacoche. J’ai tout ce qu’il me faut pour pouvoir dès maintenant piocher des extraits dans le thème Hiver bleu pour le calendrier.

Armée d’un grand cahier et d’un stylo qui se gomme, je recopie les passages et le numéro de pages de ce qui me plaît le plus.

Je me rends compte que je fredonne tout en recopiant, la chanson qui passe dans le café.

Vivre en enfance c’est facile.

Je recopie un passage, perd la page de mon livre.

Tu sais que je ne peux te laisser glisser entre mes mains
Des chevaux sauvages, n’arriveraient pas à m’arracher d’ici

Une voix grave me fait un écho de velours sur la dernière phrase.

Je me retourne dans le fauteuil. Que fait Niels ici, dans ce coin du café ?

Comme s’il avait deviné ma question en croisant mon regard, il m’indique l’entrée du petit bureau de Franck.

— Je vais chercher des piles.

Je retourne à mon livre et tente de retrouver où j’en étais dans ma sélection.

Des chevaux sauvages, n’arriveraient pas à m’arracher d’ici
Ces chevaux si sauvages, nous les monterons un de ces jours

La voix de Niels résonne depuis le petit bureau, comme s’il effleurait les sons plus qu’il ne les chante.

La chanson. Ce sont les Rolling Stones. Un lien se fait dans mon esprit.

Niels passe dans l’autre sens. Je l’interpelle.

— Niels …

Il se tourne vers moi. Ses traits sont étonnamment doux. Je me demande s’il est toujours comme ça et si c’est moi qui vient seulement de le remarquer.

J’hésite à poser ma question, de peur de lui paraître ridicule.

Niels Stones, je dis en sentant une vague de chaleur m’envahir, c’est pour les Stones ?

— Oui répond-t-il.

Il tourne les yeux et je pense qu’il va s’arrêter là.

— Pas seulement, en fait.

Je l’interroge du regard, espérant qu’il accepte de m’en dire davantage.

— C’est vrai que c’est une de leurs chansons qui m’a vraiment fait prendre conscience d’une chose importante : même si tu n’as pas toujours ce que tu veux, tu as toujours ce dont tu as besoin. C’est devenu ma chanson préférée. Mais ce nom c’est aussi pour ce que ça représente. La pierre ; la solidité, le fondement. Ce sur quoi on peut s’asseoir, se reposer. Ça a quelque chose de sacré, et puis, les pierres ne parlent pas.

J’écoute accrochée à ses lèvres, comme si Niels récitait une formule magique. Sa voix profonde a quelque chose d’envoutant.

Dans ses pensées pendant l’explication, Niels lève les yeux vers moi et m’adresse un air un peu désolé, un peu enfantin.

J’ai compris l’intention de sa dernière phrase qui laisse poindre une once d’autodérision sur son propre silence.

— Et toi, me demande-t-il, tu as une chanson préférée ?

— J’en ai plein. J’adore la musique. En fait, je pense surtout que j’adore les sons et le sens qu’ils prennent.

Je relie ma phrase à la remarque que Niels m’avait faite Tu murmures quand tu lis.

Je regarde le bout de mes doigts et remarque pour moi-même que j’aime les sons à vouloir presque les palper, sentir leur matière et fouiller leur substance pour trouver en profondeur tout ce qu’ils signifient. C’est peut-être pour ça que je veux le prononcer.

Je reviens à la question.

— Il y a quand même une chanson qui me touche depuis longtemps. C’est L’oiseau et l’enfant. C’est banal, dis-je en laissant échapper un petit ricanement. Mais je crois que je voudrais aimer quelqu’un un jour de cette façon, de sorte à pouvoir lui dire ça. Et qu’il puisse me le dire.

Je rougis, prenant la mesure de l’intimité de ma réponse. Niels m’adresse un regard qui remercie et qui referme le moment. Il reprend le chemin de la cuisine, les piles à la main. Je baisse les yeux sur mon livre.

Un fracas de bruits métalliques m’assourdit.

— Pardon.

Niel aide Léo à ramasser les couverts en pagaille tombés au sol. Il semble qu’il vient de le bousculer, il devait se tenir juste derrière nous.

Le regard furtif de Léo atterrit dans le mien. Sombre et sérieux. Léo se baisse pour récupérer le bac à couverts et commence à ranger.

Andrew est le premier, il porte un pantalon en velours et une chemise à strass. Ses amis entrent tour à tour, l’un d’eux s’accroche à son bras et le complimente sur sa tenue.

Franck facilite les présentations en me faisant signe d’approcher.

— Livia, tu te souviens d’Andrew ?

— Oui, tout à fait. Joyeux anniversaire !

Il me remercie.

— Et merci beaucoup, d’accepter de réaliser la soirée dans ces conditions.

Niels et Franck ont dressé des planches apéro sur les tables du café. Mon ventre gargouille. Minuit risque d’être long à attendre.

Je me glisse dans la cuisine.

Niels est penché au dessus d’une marmite qui bouillonne. Il ne me voit pas tout de suite. Je frappe quelques coups sur une étagère en métal pour m’annoncer.

— Toc toc.

Il se retourne et paraît particulièrement surpris.

— Je dois dire que, j’ai le ventre qui gargouille et il n’est pas dix-neuf heures … je lui avoue d’un air penaud. Aurais-tu quelque chose à manger ? Je ne me vois pas attendre après minuit.

— Sucré ou salé, me demande-t-il naturellement.

— Salé, s’il te plaît.

Il me sort du frigo une planche apéro similaire aux autres. Je fronce les sourcils.

— Tu es sûr que je peux manger ça ?

— Oui, vas-y. On avait prévu large.

Je me mets à grignoter un petit bout de salami en le regardant aller du bouillon à l’évier.

— Givre n’est pas venu ce soir, remarque Niels en apportant des légumes coupés en dés que je ne reconnais pas tous.

— Non, il est à la maison.

Niels tient entre deux doigts des herbes de différentes formes et les porte à son nez.

— Qu’est ce que tu prépares, je lui demande en me servant une deuxième tranche.

— La soupe pour le menu de demain midi.

— Tu prends de l’avance ?

— Elle sera meilleure si je la prépare maintenant. De toute façon, tout est prêt pour ce soir et on n’a pas besoin de moi en salle.

Il verse des rondelles de carottes dans la marmite et hume l’air au dessus.

— Tu pourras venir t’amuser avec nous, je propose.

Il tourne à peine la tête et m’adresse un sourire énigmatique.

Je lui fait signe que j’ai assez mangé.

— Je dois y retourner, merci, dis-je en saisissant la planche par la poignée. Ca se range où ?

— Dans le frigo, là.

Il me désigne celui qui est placé sur sa droite. Il se retourne vers moi et s’accoude au plan de travail.

— Heureusement que tu n’as pas mangé après minuit, remarque-t-il l’air mutin.

Je le regarde sans comprendre.

— Tu serais devenue un horrible Gremlins.

Je souris en clignant des yeux et tente de vérifier si j’ai bien compris la situation. Niels est en train de plaisanter avec moi.

— Heu oui, je bégaye.

Je retourne en salle, vexée d’avoir si peu de répartie.

— Ca va, Livia ? demande Léo sur mon chemin.

Je tente de paraître avenante.

— Oui, oui, bien sûr.

— Tu vas assurer, comme samedi dernier !

— Merci, dis-je en plaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Je me demande si c’est vraiment un compliment ou s’il pense que j’ai besoin de l’entendre.

Je règle le son des micros sur la table de mixage et annonce l’ouverture du karaoké privé.

Andrew commence la soirée sous les cris enthousiastes de ses amis. Il est chaleureusement applaudi.

Deux jeunes femmes se présentent ensuite, intimidées.

Le temps me paraît plus long que la première fois. Je me balance d’un pied sur l’autre. En ce moment, Givre doit être blotti dans le plaid sur le lit, et j’en ferais bien autant.

— Ne t’endors pas, plaisante Léo en passant avec une planche vide. Il pose subrepticement une main sur mon bras.

Une femme gronde à la table de devant une petite fille brune qui joue entre les chaises. Celle-ci doit avoir moins de dix ans. Je n’ai vu aucun autre enfant dans la salle.

Au comptoir, je remarque Niels, assis sur le tabouret que j’emprunte souvent à mon arrivée le matin. Il répond à Hélène et se retourne en direction de la salle. Il croise les bras, puis mon regard.

Le meilleur ami d’Andrew entonne Joyeux anniversaire. J’envoie la musique en version karaoké pour que tout le monde puisse participer. Je cherche la petite fille des yeux pour lui donner envie de se joindre à nous.

— Allez, tous ensemble ! crie le meilleur ami.

Je trouve la petite fille, avec Niels au comptoir. Elle s’applique pour écrire. Lorsqu’elle a terminé, elle se dirige vers moi et me tend le papier.

Elle a écrit L’oiseau et l’enfant.

Je sens les pulsations battre à tout rompre sous la pulpe de mes doigts. Je regarde Niels de loin qui m’adresse un simple sourire encourageant.

J’annonce la petite fille, Alix. Elle s’approche de moi et me dit d’une petite voix :

— Je l’ai apprise à l’école, mais je ne la connais pas très bien. Le monsieur a dit que je pouvais essayer quand même et que tu saurais m’aider.

Le monsieur. Entendre la petite appeler Niels comme ça m’amuse. Un soulagement m’envahit. Ce n’était pas une mauvaise blague de la part de Niels.

— Bien sûr que je peux t’aider. Fais-moi un signe si tu as besoin.

Je lui montre comment se servir du micro.

Alix démarre le premier couplet. Elle le connaît par cœur mais a du mal à suivre le rythme. Au deuxième déjà, elle ne lit pas les paroles assez vite pour pouvoir continuer à chanter. Elle me fait signe de venir, je me tiens à côté d’elle et chante à voix basse pour qu’elle puisse m’entendre.

Elle retrouve ses marques sur le refrain. Sa voix enrobe les mots d’une douceur qui me touche. Je me demande ce qu’elle fait dans sa chambre quand elle est seule et ce qui la rend triste. J’imagine la petite devenir une femme, aller chercher un café à emporter avant de prendre un bus. J’espère qu’elle n’oubliera pas qu’elle a chanté ce soir le monde est beau avec des yeux qui brillent.

Elle place le micro dans mes mains, le couplet reprend, elle n’en prononce pas un mot. Je chante d’une voix timide les dernières phrases écrites et place le micro entre nous pour reprendre le refrain toutes les deux. Alix échange avec moi un sourire émerveillé sous les applaudissement de la salle.

— Bravo, je lui dis, c’était vraiment beau. Et merci d’avoir partagé ta chanson avec moi.

— Merci de m’avoir aidée, répond Alix, adorable.

Je remercie les participants d’avoir chanté, le public d’avoir encouragé et annonce l’ouverture de la piste de danse pour la fin de la soirée. Je lance avec un soupire de soulagement une de mes playlists réalisées pour ce genre d’occasion.

Dès que les premières notes de Nuit de folie retentissent, une femme tire Andrew par le bras et l’invite à danser.

Léo s’approche de moi.

— Tu veux bien me servir un verre de blanc, s’il te plaît ? je lui demande, décidée à profiter un peu de la soirée.

— Avec plaisir, dit-il, enjoué et charmeur.

Je contemple la piste de danse qui se remplit. Un couple flirte en mimant les paroles, je trouve ça adorable.

Léo m’apporte un verre qu’il me donne et trinque avec le sien.

— A ta première soirée privée ici ! célèbre-t-il.

— Oui, dis-je en riant.

Je formule intérieurement le vœu que les prochaines soient plus anticipées.

— C’est bien de te voir rire, je t’ai sentie anxieuse aujourd’hui.

— Oui, c’est vrai … Je n’ai pas très bien dormi.

Je me rappelle le sms de Victor dans mon portable et chasse immédiatement cette pensée.

— Tu peux te détendre maintenant. Je te retrouve quand tu ris. Voir toujours les choses de manière positive, c’est toi.

Je laisse l’alcool me réchauffer et me sens bercée par la musique de fête. Une introduction entraînante retentit. Léo prend mon verre, dépose le sien et le mien sur une table voisine. Il me prend par la main.

Il me fait tourner sur moi-même. Mes cheveux volent et j’ai vraiment l’impression d’être une princesse. Il m’attrape par la taille, me tire contre lui, me refait tourner.

— Laisse-toi aller, Livia, me crie-t-il par dessus la musique.

Je me prends au jeu. Je prends plus d’élan, tourne une nouvelle fois, fredonne avec lui.

La chanson ralentit, et s’arrête. Une autre prend la suite.

— J’ai quelques petites choses à terminer, dit-il. On se retrouve tout à l’heure. Tu me réserves une autre danse ?

— Oui, lui dis-je. Promis.

Je récupère mon verre et je regarde Andrew et les invités danser dans l’ambiance un peu folle de la sueur et des refrains des années quatre-vingts.

La maman d’Alix lui enfile son manteau, près de la porte d’entrée. Quand je croise le regard de la petite fille, elle fait signe à sa mère de l’attendre. Cette dernière commence à aboyer son nom. Alix me rejoint.

— Au revoir, me dit-elle.

— Au revoir Alix, bonne nuit et fais de beaux rêves !

Elle hoche la tête.

Quelques autres invités d’Andrew quittent le café. Les tables laissent éparpillées les restes de desserts, les serviettes en papier et les tasses de café.

Je change la playlist pour fin de soirée. Les chansons plus calmes vont permettre de faire redescendre tranquillement l’énergie du groupe avant de quitter les lieux.

Les premières notes d’un slow me clouent sur place. Léo va venir chercher la danse que je lui ai promise. Son parfum m’atteint avant que je ne le voie arriver.

Il se place devant moi, silencieux et me tend sa main que je saisis. Je me laisse envelopper par ses bras.

— Tu as vraiment une très belle voix, me dit-il.

— Merci, dis-je peu convaincue.

Je sens sa main se poser à l’arrière de ma tête, ses doigts s’entremêlent dans mes cheveux.

— Et tu es très belle, aussi.

— Merci, je souris. Tu n’es pas mal non plus.

Il relâche un peu son étreinte. J’espère qu’il n’a pas pris mes propos comme de l’ironie.

— Tu le penses vraiment ? me demande-t-il.

— Oui.

Je peine à avaler ma salive. Mon visage est si près du cou de Léo que j’ai l’impression d’aspirer son odeur. Ses cheveux balayent mon visage lorsqu’il baisse la tête et m’embrasse délicatement sur les lèvres.

Quelques acclamations retentissent et je suis sûre que c’est pour nous. Des papillons s’agitent frénétiquement dans mon ventre, on dirait presque qu’ils se battent. Mon visage s’enflamme.

Je pose mes mains sur les épaules de Léo pour lui rendre son baiser.

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