Roman de l'avent

Le repaire de glace – Chapitre #16

Chapitre 16 – Les remous et les étoiles filantes

Debout à côté de la porte d’entrée, je quadrille ma feuille et commence à y dessiner les murs et les meubles du café.

Je me décale en voyant arriver un couple de jeunes femmes, elles m’adressent un sourire de salutation. Je leur rend et reprend mon croquis.

— Oh, ce petit chien, dit l’une d’elles en apercevant Givre, qui fait rouler une balle du bout de la patte.

— C’est Givre, répond l’autre. Regarde, il est illustré avec des bois de renne sur le mur au fond !

La première joint ses mains et incline la tête.

— C’est trop mignon, s’exclame-t-elle.

Je souris tout en dessinant. Je gomme un fauteuil et recommence en lui faisant un dos un peu plus arrondi.

Léo passe la porte.

— Salut, toi ! me dit-il, ses yeux s’illuminant.

Il s’approche immédiatement, prend mon visage entre ses mains pour m’embrasser. Je passe ma main dans ses cheveux et lui souris.

— Tu vas bien ?

Il acquiesce.

— Tu te mets au dessin, le renne ne t’avait pas suffit ? s’exclame-t-il.

Il se penche sur mon croquis.

— Purée, tu es douée.

Je secoue la tête en contenant un sourire.

— Je voudrais imaginer une décoration vraiment immersive pour le thème Hiver bleu. Tu vois, là, ce serait pas mal d’installer des suspensions avec beaucoup de guirlandes, et là-bas peut-être un grand rideau irisé qui donnerait l’impression d’une parois de glace.

Il affiche un air admiratif.

— Pour quand voudrais-tu faire tout ça ?

— Si c’était prêt pour le mini-marché de Noël, la semaine prochaine, ce serait super. Sinon, pour la finale des sélections de Blues en hiver.

Il reste silencieux un moment, puis réponds joyeusement :

— Tu vas avoir besoin d’aide. Je suis ton homme !

— Si tu as un peu de temps, en effet, je suis preneuse, je lui réponds. Merci Léo.

Léo se dirige vers le comptoir, guilleret, en saluant Hélène et quelques habitués sur le passage.

Je trace les guirlandes suspendues sur mon esquisse, je voudrais qu’elles puissent évoquer une cascade en remous. Je m’arrête un instant, saisie par le souvenir de m’imaginer dans un coin d’Ambroisie à crayonner la salle pour notre premier évènement.

Tu verras, m’avait dit Victor, ça va être incroyable. Le groupe que tu as trouvé a l’air extraordinaire. Je n’ai jamais rencontré personne d’aussi doué que toi. Il avait dégagé mes cheveux sur mon épaule et m’avait embrassé la nuque, indifférent aux regards des clients installés. Puis il m’avait apporté mon café préféré, en connaissance de cause. Tiens, m’avait-il dit. Tu dois avoir besoin d’un peu d’énergie, tu travailles tellement. Je l’avais remercié concentrée, sur ma feuille, continuant à tracer les volumes. Il s’était posté devant moi, avait pris mon menton entre ses doigts, m’interrompant une nouvelle fois. Il avait soutenu longuement mon regard, produisant dans mon ventre des palpitations de papillons agités. Tu m’impressionnes, Livia. Puis sans m’embrasser, ni ajouter un mot, il était reparti vers la cuisine.

Je ferme les yeux un instant et souffle comme pour expirer ces anciennes sensations. Je dépose mon esquisse sur le coin d’une table et m’accorde une pause au comptoir.

Je savoure lentement mon café, perdue dans mes pensées. Je laisse mon regard balayer la salle du Repaire. Hélène prend la commande d’un client. Léo débarrasse une table. Les bruits familiers s’échappent de la cuisine. J’enfonce ma tête dans mon col et bois une grande gorgée. J’apprécie la chaleur qui se diffuse dans ma gorge, jusqu’à mon estomac.

Je retourne à mon esquisse. L’une des femmes, la blonde qui s’était extasiée devant Givre, se tourne vers moi.

— C’est vous qui avez dessiné, ça ?

Je hoche la tête en ramassant mon croquis.

— C’est chouette, dit-elle. Vous allez tout décorer !

— Oui, je réponds en riant, enfin, j’espère que cela ressemblera à ça, au moins un peu.

— On viendra voir, dit l’autre femme.

— Avec plaisir ! Il y aura un mini-marché de Noël le 14 décembre avec une libraire, et deux artisanes, cela pourrait vous donner des idées de cadeaux de Noël.

Elles se regardent. La brune avec la jupe en cuir sautille d’impatience sur son siège.

— Oh oui, c’est super, on viendra !

Je m’apprête à repartir, mais je leur propose :

— Est-ce que vous voulez piocher la phrase poétique du jour dans le calendrier ?

Elles acquiescent avec enthousiasme. Je vais chercher la tasse 5 et la leur tend.

Elle pour rien au monde ne voudrait faire le voyage à l’envers, lisent-elles d’une seule voix.

L’instant s’étire, chacune a les yeux rivés sur le papier déroulé.

— C’est … très beau. Merci, dit la femme blonde qui semble un peu troublée.

— Avec plaisir.

Je m’installe à une table libre avec mon dessin. J’aperçois du coin de l’œil qu’elles semblent engager une discussion profonde, le papier à la main. Cela me fait sourire.

Je pose mon croquis sur la table, me redresse sur la chaise et regarde par la fenêtre. Un oiseau picore à répétition puis s’envole vers la droite, hors de mon champ de vision, une brindille dans le bec. Niels dans le jardin, adossé à un tronc, l’a suivi du regard. Il ôte la cigarette de ses lèvres et expire longuement la fumée.

Je frissonne et apprécie d’être à l’intérieur. L’odeur de cuisson de pain briochés commence à envahir la pièce.

Pour rien au monde, moi non plus, je ne voudrais refaire le voyage à l’envers. La phrase me fait sourire, j’ai envie de me jeter sur le recueil et de le relire entier à voix haute.

Léo s’installe sur la chaise qui me fait face.

— Alors princesse, en quoi puis-je t’aider ?

Je regarde autour de nous.

— Tu es disponible ?

— Hélène peut gérer les trois tables occupées. S’il y a du monde, j’y retourne.

— Ok, dis-je en posant ma main sur la sienne, fermée. Merci. Voilà ce à quoi j’ai pensé.

Je lui montre mon croquis achevé, lui détaille les éléments.

— Il va falloir tout fabriquer ? me demande-t-il, un peu inquiet.

— Non, en effet, cela ne me paraît pas faisable. Sauf si tu as oublié de me dire que tu étais un couturier si célèbre que tu cachais ton identité en te faisant passer pour serveur de café.

— Hélas, non, me répond Léo, faisant faussement la moue.

— Mais on a encore pas mal de budget de l’enveloppe du marché de Noël.

Je sors mon téléphone de ma poche.

— Je crois que je connais quelqu’un qui pourrait nous aider.

Je crée une nouvelle discussion sur mon téléphone et recherche Jenny dans ma liste de contacts. Je lui demande si je peux la retrouver pour pour parler avec elle de la menée d’un atelier dans le café la semaine prochaine. J’envoie.

Léo adossé sur sa chaise m’observe attentivement.

— Et voilà ! je chantonne, satisfaite.

— Tu as une drôle de manière de régler ce qui semblait être un problème de taille, plaisante-t-il. Tu es vraiment pleine de surprises Livia. Tu m’impressionnes.

Mon souffle est coupé. Ma main gauche se crispe, froissant le bord de ma feuille. Je cligne des yeux et tente de faire passer la sensation poisseuse qui me colle à la peau.

Léo fronce un sourcil. Je tente de prendre l’expression la plus avenante possible.

— Je vais me refaire un café finalement, dis-je en effleurant son bras de ma main. Je t’en fais un ?

— Heu, oui, ok, bredouille Léo en me regardant m’éloigner.

Niels au comptoir dépose des gâteaux dans la vitrine.

Je remplis la machine, dépose une tasse, appuie sur le bouton, machinalement. Je me retourne vivement, tandis qu’il passe pour retourner à la cuisine, entre la machine à café et le comptoir.

— Pardon, dis-je en reculant d’un pas.

Je me sens immédiatement inondée d’une vague de chaleur.

— Je me faisais un café, je tente d’expliquer, comme si ça ne se voyait pas.

J’humecte mes lèvres. Je rive mes yeux à ma tasse et prie pour qu’elle se remplisse le plus vite possible.

Niels, qui finalement n’est pas passé de l’autre côté fait quelques pas vers la vitrine.

— Tu veux des boules vanille-coco ? J’ai mis de la neige dessus, me dit-il.

Il m’adresse un sourire espiègle et je le lui rend.

— Oui, ça a l’air super bon, dis-je.

Il dépose sur une soucoupe trois petites boules recouvertes de poudre de coco.

— Merci !

Je retourne m’asseoir auprès de Léo et dépose le plateau. Je lui tend sa tasse qu’il saisit par l’anse.

— Regarde, lui dis-je, on a aussi des petites boules de neige !

Il reste impassible face à sa tasse.

— Il te sourit, à toi ? demande-t-il sans me regarder.

— Pardon ? je demande.

Léo ne répond pas et continue de fixer sa tasse.

Je n’insiste pas et consulte mon téléphone que j’ai laissé sur la table. Jenny m’a répondu :

Veux-tu passer me voir dans mon atelier cet après-midi ?

Je saute de ma chaise, sourit à Léo et vais trouver Franck dans la cuisine.

Niels, penché au-dessus d’une plaque, trace soigneusement des motifs de flocons de neige en chocolat blanc sur une feuille de papier sulfurisé. Franck s’énerve, économe à la main, en se battant avec une carotte.

— Franck, j’appelle en entrant.

La carotte roule sur la planche à découper.

— Elles sont vivantes les carottes aujourd’hui, ou quoi ?

Niels réplique concentré sur ses flocons :

— Elles ne veulent juste pas finir dans ta soupe.

Je laisse échapper un petit éclat de rire, Franck lève les yeux vers moi.

— J’ai un rendez-vous cet après-midi avec Jenny dans son atelier. Je vais aller déjeuner en centre ville. Tu voudras bien donner à manger à Givre avant mon retour s’il te plaît ?

— Oui, pas de problème, Livia.

— Merci beaucoup ! Tu sais où sont ses croquettes ? je demande.

Franck confirme qu’il sait.

J’attrape mon manteau, embrasse Léo et Givre avant de filer chez Jenny.

Je frappe à la porte ornée d’une couronne de fleurs brodées. Jenny m’invite à entrer dans une pièce directement à gauche.

— Assieds-toi, je te fais un thé ?

— Oui, avec plaisir.

Je m’assois à la table centrale. Une dizaine de tortues au crochet y est entassée, le nez dans les pelotes.

Je détaille les étagères. Des fils et des pelotes débordent de multiples boites. Dans un coin, une machine à coudre est installée sur une planche de bois brut.

Jenny revient avec deux tasses de thé.

— Tu aimes la rose ?

— Oui, beaucoup, dis-je en sentant l’odeur puissante m’emplir les narines.

— Pourtant, ce n’est pas une fleur bleue, plaisante-t-elle.

Elle saisit une tortue au crochet par la carapace et la retourne. Un cercle rouge figure sur son ventre.

— C’est un jeu de mémory, m’explique-t-elle. Les tortues vont par paires. On les retourne et on retrouve les deux qui ont le ventre de la même couleur.

— J’adore ! je m’exclame.

Elle sourit en hochant la tête. Je prends les devants.

— Je voulais te demander si tu souhaitais proposer un atelier de création de décorations en tissus avec des clients mercredi prochain.

Elle laisse un silence pour me donner la place d’en dire plus.

— Ton conjoint m’a dit que tu en avais réalisées.

Je sors le dessin de la décoration que j’ai imaginée.

— J’aimerais bien arriver à une ambiance féérique, de neige et de glace. Les clients pourraient créer des décorations pour eux et ceux qui le veulent pourraient en laisser au café.

Elle étudie un moment le croquis en détail, me posant des questions.

— Ici, tu voudrais un rideau ?

— Oui, c’est ça. Je voudrais l’attacher à cette colonne pour créer un passage. Ca donnerait l’impression que l’on rentre dans une grotte magique.

— J’aime beaucoup, dit-elle à voix basse.

Elle se lève et se dirige vers un placard coulissant, dont elle ouvre la porte.

— Je crois que j’ai quelque chose qui pourrait te plaire.

Elle sort un grand tissus argenté.

— Ce n’est pas bleu, mais je pense que pour le rideau ça pourrait faire l’affaire. Pour l’atelier, si c’est dans les tarifs que je t’avais donné la dernière fois, ça me convient de venir mercredi.

— Ce serait super, merci Jenny !

— Mais je t’en prie.

Elle se lève et me fait signe de la rejoindre, nous entrons dans son salon.

Un immense sapin trône à côté d’une grande fenêtre exposant un globe, quelques plantes et un tourne-disque. La pièce est entièrement décorée de suspensions de fil et de tissus. On dirait qu’une pluie d’étoiles filantes a été figée au dessus de nos têtes. Jenny allume les lumières.

J’ouvre la bouche, émerveillée.

— C’est vraiment magnifique, je lui dis.

Je fais quelques pas, curieuse. Je m’approche pour toucher du bout des doigts une des suspensions.

— Jenny, tu pourrais m’aider à faire ça pour Le Repaire.

— Evidemment, sourit Jenny. C’est mon métier.

Elle réfléchit un moment puis reprend la parole.

— J’adore ton thème Hiver bleu, il m’inspire beaucoup ! Tu dois adorer cette couleur pour t’y consacrer autant. Qu’est-ce qui t’a donné cette idée ?

J’entortille une mèche de cheveux entre mes doigts. Je réfléchis avant de me souvenir de ce qui m’a inspirée.

— Non, je n’aimais pas particulièrement le bleu. Enfin je n’y avais jamais pensé. En fait, cela vient d’un jeu de mots de Niels, parce qu’on participe aux sélections pour le festival Blues en Hiver. Il a proposé de réaliser un menu à partir du bleu.

— Et maintenant, on dirait qu’il commence a te plaire.

— Oui, je trouve que le bleu m’apaise. J’ai l’impression que c’est une couleur discrète qui a le pouvoir de veiller sur nous en silence.

Je continue sous le regard encourageant et attentif de Jenny.

— Le bleu est sobre et élégant, il est à nos côtés sans prendre toute la place. Il fait émerger le meilleur de ce que l’on a été et nous amène à devenir de plus en plus nous-même. C’est comme s’il nous tenait la main secrètement, en nous laissant faire nos propres choix.

Je ris pour donner de la légèreté à ma réplique.

— Je crois que je me suis plongée un peu trop longtemps dans la poésie du bleu.

Elle fait non de la tête.

— Non, enfin, si c’est très poétique, oui. Mais c’est très beau. Tu as déjà pensé à écrire de la poésie, toi-même ?

— Non, jamais.

— Je pense que tu pourrais.

Un tissus de velours est étendu sur l’accoudoir du canapé, une boîte de fils déposée à côté. Je regarde en détail le liseré brodé et de nombreuses étoiles scintillantes reliées par des fils fins.

— Et, ça ? Je lui demande. Qu’est-ce que c’est ?

— Ca c’est une robe, répond Jenny en dépliant l’ouvrage pour me le montrer. Ca fait longtemps que je n’en ai pas faite. Mais ton idée d’Hiver bleu pour le café m’a tellement inspirée que je m’y suis projetée. J’ai eu envie de créer un vêtement qui raconterait la naissance d’une princesse des étoiles.

Je lui souris.

— Les vêtements racontent quelque chose ?

— Tout ce que l’on fait de nos mains raconte toujours une histoire, me dit-elle, comme si elle me confiait un secret. Elle repose délicatement la robe sur l’accoudoir. Cette robe raconte un hiver froid, mais lumineux. Un hiver qui s’apprête à renaître.

Je frissonne et en entendant l’histoire de Jenny, quelque chose se serre agréablement eu creux de ma poitrine. Je ne sais pas quoi lui dire.

— C’est … Vraiment très beau.

— En fait je me demandais si tu accepterais de la porter, le jour du marché de Noël. Comme ça, elle serait dans son élément, me propose Jenny en souriant.

— Vraiment ? je demande.

— Oui, dit-elle. Tu me laisseras faire quelques photos pour les publier sur mon site internet ?

— D’accord. Autant que tu veux.

— Parfait ! conclue-t-elle en me tendant la main.

Je la lui serre et la remercie chaleureusement. Je consulte l’heure qui est passée à toute vitesse.

— Je dois rentrer récupérer Givre au Repaire. Merci encore pour tout Jenny. C’est magique chez toi !

— Je t’en prie Livia, c’était un plaisir de te recevoir ! J’ai hâte de travailler avec toi.

Jenny me raccompagne jusqu’à la porte d’entrée.

— A mercredi, lui dis-je en agitant la main.

Je me hâte jusqu’au Repaire. Un peu inquiète d’avoir confié Givre, je me raisonne en me répétant que tout s’est certainement bien passé.

Je passe la porte en courant d’air et trouve Franck devant le comptoir.

— Coucou Franck, je dis un peu essoufflée, il est un peu plus tard que prévu.

— Aucun problème, répond-t-il. C’était bien ce rendez-vous.

— Plus que bien ! je m’exclame. Jenny est une fée, quelle chance j’ai eue de l’avoir rencontrée. Elle va nous aider pour tout le décors d’Hiver bleu. Elle est vraiment dans son monde, c’est extraordinaire.

Franck rit doucement.

— Si c’est toi qui dit ça.

J’enchaîne :

— Givre a été sage ?

— Oui, bien sûr …

Il s’interrompt. Il frappe dans ses mains, et s’écrie.

— Oh mince, j’ai oublié de nourrir Givre.

Je porte une main à ma bouche sans rien oser dire.

— Je suis vraiment désolé Livia.

— Ce n’est pas grave. Mais il doit avoir faim, je vais m’en occuper.

Je contourne le comptoir et jette un œil en salle.

— Givre ? j’appelle.

Il n’est pas venu m’accueillir. Une petite boule d’inquiétude se forme au fond de mon ventre. Je rappelle mais pas de frimousse de Givre à l’horizon.

Franck est reparti dans la cuisine, j’échange un regard avec Hélène qui me signifie qu’elle n’a rien vu.

Par la baie vitrée, je vois une petite silhouette blanche remuer. Je sors et tombe sur Givre, le museau enfoui dans une gamelle pleine, dégustant une pâtée qui semble avoir été fait-maison. Givre plonge sa truffe dans les morceaux de viande et mastique avec application. Je m’approche de lui pendant qu’il lape le fond goulument jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une trace.

Je lui caresse la tête.

— Mais alors, toi, tu as l’air d’avoir eu le droit au repas du roi !

Givre trottine autour de moi, le ventre rebondi et réclame en jappant de nouvelles caresses.

— Oui, je suis là, je suis là. Je suis rassurée que tu aies bien mangé. Mais qui t’a nourri ?

Je regarde autour de moi. Dans le café, il ne reste plus qu’Hélène et Franck. Puis j’aperçois un mégot de cigarette, écrasé, fumant encore dans le cendrier.

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